OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Voilà à quoi pourrait ressembler la commande d’une pizza en 2015… http://owni.fr/2011/02/05/voila-a-quoi-pourrait-ressembler-la-commande-dune-pizza-en-2015/ http://owni.fr/2011/02/05/voila-a-quoi-pourrait-ressembler-la-commande-dune-pizza-en-2015/#comments Sat, 05 Feb 2011 09:30:22 +0000 Humeurs http://owni.fr/?p=44764 Billet initialement publié sur Humeurs, qui a reçu cette contribution d’un de ses lecteurs, avec ce texte de présentation :

Je ne résiste pas au fait de vous faire  suivre cette “dérive”, certes très noire, connue aussi ; mais il n’est pas inutile de faire une piqûre de rappel par ces temps sarkozés parsemés d’une foultitude de lois liberticides… C’est exagéré ? Vraiment ? Allez, bonne lecture. Et avec le sourire, nous sommes sûrement filmé(e)s !…

Marissé

L’auteur original de ce texte est difficilement identifiable. Un de nos lecteurs nous a signalé qu’il ressemble fortement au scénario du court-métrage ci-dessous “Pizza 2015″ produit par Atmosphère Production (qui nous a donné l’autorisation de le publier). Mais d’autres l’on aussi trouvé dans des mailing-lists de 2003 et 2005.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

… suite aux dérives de l’interconnexion des données informatiques.

Standardiste : Speed-Pizza, bonjour.

Client : Bonjour, je souhaite passer une commande s’il vous plaît.

Standardiste : Oui, puis-je avoir votre NIN, Monsieur ?

Client : Mon Numéro d’Identification National ? Oui, un instant, voilà, c’est le 6102049998-45-54610.

Standardiste : Je me présente, je suis Noa Legarrec-Garcia. Merci M. Jacques Lavoie. Donc, nous allons actualiser votre fiche, votre adresse est bien le 174, avenue de Villiers à Carcassonne, et votre numéro de téléphone le 04 68 69 69 69. Votre numéro de téléphone professionnel à la Société Durand est le 04 72 25 55 41 et votre numéro  de téléphone mobile le 06 06 05 05 01. C’est bien ça, Monsieur Lavoie ?

Client (timidement) : Oui !

Standardiste : Je vois que vous appelez d’un autre numéro qui correspond au domicile de Melle Isabelle Denoix, qui est votre assistante technique. Sachant qu’il est 23h30 et que vous êtes en RTT, nous ne pourrons vous livrer au domicile de Melle Denoix que si vous nous envoyez un XMS à partir de votre portable en précisant le code suivant AZ25/JkPp+88.

Client : Bon, je le fais, mais d’où sortez-vous toutes ces  informations ?

Standardiste : Nous sommes connectés au système croisé, Monsieur Lavoie.

Client (soupir) : Ah bon ! Je voudrais deux de vos pizzas spéciales mexicaines.

Standardiste : Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Monsieur Lavoie.

Client : Comment ça ???…

Standardiste : Votre contrat d’assurance maladie vous interdit un choix aussi dangereux pour votre santé, car selon votre dossier médical, vous souffrez d’hypertension et d’un niveau de cholestérol supérieur aux valeurs contractuelles. D’autre part, Melle Denoix ayant été médicalement traitée il y a trois mois pour hémorroïdes, le piment est  fortement déconseillé. Si la commande est maintenue, la société qui l’assure risque d’appliquer une surprime.

Client : Aie ! Qu’est-ce que vous me proposez alors ?

Standardiste : Vous pouvez essayer notre pizza allégée au yaourt de soja, je suis sûre que vous l’adorerez…

Client : Qu’est-ce qui vous fait croire que je vais aimer cette pizza  ?

Standardiste : Vous avez consulté les “Recettes gourmandes au soja” à  la bibliothèque de votre comité d’entreprise la semaine dernière,  Monsieur Lavoie et Melle Denoix a fait, avant-hier, une recherche sur le Net, en utilisant le moteur “booglle2.con” avec comme mots clés “soja”  et “alimentation”. D’où ma suggestion.

Client : Bon d’accord. Donnez-m’en deux, format familial. 

Standardiste : Vu que vous êtes actuellement traité par Dipronex et  que Melle Denoix prend depuis deux mois du Ziprovac à la dose de trois comprimés par jour et que la pizza contient, selon la législation, 150 mg de Phénylseptine par 100g de pâte, il y a un risque mineur de nausées si vous consommez le modèle familial en moins de sept minutes. La législation nous interdit donc de vous livrer. En revanche, j’ai le feu vert pour vous livrer immédiatement le modèle mini.

Client : Bon, bon, ok, va pour le modèle mini. Je vous donne mon  numéro de carte de crédit.

Standardiste : Je suis désolée Monsieur, mais je crains que vous ne  soyez obligé de payer en liquide. Votre solde de carte de crédit Visa dépasse la limite et vous avez laissé votre carte American Express sur votre lieu de travail. C’est ce qu’indique le Credicard Satellis Tracer.

Client : J’irai chercher du liquide au distributeur avant que le livreur n’arrive.

Standardiste : Ça ne marchera pas non plus, Monsieur Lavoie, vous  avez dépassé votre plafond de retrait hebdomadaire.

Client : Mais, ce n’est pas vos oignons ! Contentez-vous de m’envoyer les pizzas ! J’aurai le liquide. Combien de temps ça va prendre ?

Standardiste : Compte tenu des délais liés aux contrôles de qualité, elles seront chez vous dans environ quarante-cinq minutes. Si vous êtes pressé, vous pouvez gagner dix minutes en venant les chercher, mais transporter  des pizzas en scooter est pour le moins acrobatique.

Client : Comment diable pouvez-vous savoir que j’ai un scooter ?

Standardiste : Votre Peugeot 408 est en réparation au garage de  l’Avenir, en revanche, votre scooter est en bon état puisqu’il a passé le contrôle technique hier et qu’il est actuellement stationné devant le domicile de Melle Denoix. Par ailleurs j’attire votre attention sur les risques liés à votre taux d’alcoolémie. Vous avez, en effet réglé quatre cocktails Afroblack au Tropical Bar, il y a quarante-cinq minutes. En tenant compte de la composition de ce cocktail et de vos  caractéristiques morphologiques, ni vous, ni Melle Denoix n’êtes en état de conduire. Vous risquez donc un retrait de permis immédiat.

Client : @#/$@& ?# !

Standardiste : Je vous conseille de rester poli, Monsieur Lavoie. Je  vous informe que notre standard est doté d’un système anti-insulte en  ligne qui se déclenchera à la deuxième série d’insultes. Je vous  informe en outre que le dépôt de plainte est immédiat et automatisé. Or, je vous rappelle que vous avez déjà été condamné en juillet 2014  pour outrage à agent.

Client (sans voix) : …

Standardiste : Autre chose, Monsieur Lavoie ?

Client : Non, rien. Ah si, n’oubliez pas le Coca gratuit avec les  pizzas, conformément à votre pub.

Standardiste : Je suis désolée, Monsieur Lavoie, mais notre démarche qualité nous interdit de proposer des sodas gratuits aux personnes en surpoids. Cependant à titre de dédommagement, je peux vous consentir 15% de remise sur une adhésion flash au contrat Jurishelp, le contrat  de protection et d’assistance juridique de Speed assurance. Ce contrat  pourrait vous être utile, car il couvre, en particulier, les frais  annexes liés au divorce… Vu que vous êtes marié à Mme Claire Lavoie, née Girard, depuis le 15/02/2008 et vu votre présence tardive chez Melle Denoix, ainsi que l’achat il y a une heure à la pharmacie du Canal  d’une boîte de quinze préservatifs et d’un flacon de lubrifiant à usage intime. À titre promotionnel, je vais faire joindre aux pizzas un bon de 5 euros de réduction pour vos prochains achats de préservatifs valable chez Speed-Parapharma. Toutefois, veuillez éviter les pratiques susceptibles d’irriter les hémorroïdes de Melle Denoix, pour lesquelles Speed-Parapharma se dégage de toute responsabilité.

Bonsoir Monsieur et merci d’avoir fait appel à Speed-Pizza

Image CC Flickr Stéfan et joshfassbind.com

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Collapsus: rencontre frontale avec l’oeuvre et son créateur http://owni.fr/2010/10/05/collapsus-rencontre-frontale-avec-un-loeuvre-et-son-createur/ http://owni.fr/2010/10/05/collapsus-rencontre-frontale-avec-un-loeuvre-et-son-createur/#comments Tue, 05 Oct 2010 17:09:43 +0000 David Dufresne | davduf http://owni.fr/?p=30519 Le machin a déboulé sans coup férir. Ça devait être par un tweet, ou par un lien vers l’interview du boss de Power To The Pixel, le grand raout londonien des massacres narratifs, là où l’écriture se réinvente — enfin.

Le machin m’a bouffé une heure, puis la matinée. Puis, j’ai pigé que la journée de travail serait encore foirée. Et c’était la meilleure nouvelle du jour.

Le machin est apocalyptique, entre réinterprétation de Fall Out pour de vrai et noirceur environnementale (pitch : nous sommes en 2012, la crise énergétique est à son comble, un complot guette, saurez-vous sauver et changer le monde ?). Le machin s’apparente à un jeu vidéo où tout serait vraisemblable, où le vraisemblable serait jouable. La bête est une anticipation multitâches des sombres tâches qui nous attendent.

Ça s’appelle Collapsus. C’est signé Tommy Pallotta, auteur-réalisateur des remarqués American prince et Scanner Darkly, et c’est produit par Submarine Channel, poids lourds néerlandais du secteur encore léger (le webdocumentaire où, comme dirait un ami de producteur, «dedans, il y a le mot web et le mot documentaire»).

Mode de visionnage hâché, cassé, mixé et remixé

D’emblée, l’écran de Collapsus se partage en trois comme si ses concepteurs avaient intériorisé pour de bon notre nouveau mode de visionnage — hâché, cassé, mixé et remixé. Un peu à l’image de la fresque canadienne P.I.B. d’il y a quelques temps.

Au centre : le récit linéaire, solide et frénétique à la fois, qui se joue de tout et surtout de l’essentiel. Ici, les styles sont mélangés. On passe de scènes cinématiques à des extraits de JT triturés, on revient par de l’animation, on repart avec des comédiens et le visuel BD/comics bazarde l’ensemble. Cet écran, c’est un peu la conception vieillotte de notre vieux monde qu’on aurait secoué mais respecté. Parce que le Vieux monde est toujours derrière nous, camarades.

À droite, ce sont les têtes parlantes, pour reprendre l’expression consacrée. Des interviews de témoins et de docteurs ès énergies du monde entier qui viennent nous expliquer, au fur et à mesure de notre avancée dans le film, en quoi le pipeline de l’Ukraine a une incidence directe sur notre connexion Internet, ou comment notre vie électro-connectée est déjà passée en mode compte à rebours, enfin, un truc comme ça. Au passage, ces talking heads sont entourées de bien jolies présentatrices, seins en avant, comme autant de critiques à peine dissimulées sur la fabrication de l’information depuis belle lurette. Bimbos partout, info nulle part. Collapsus, c’est ça : le Grand Mix Visuel pour lutter contre la Grande Confusion Déjà A l’Œuvre Aux Journaux De 20h. Choisis ton camp, (a)mateur : la folie multi-récits ou la monomanie de l’info télé.

Du MiniSimCity avec de vraies données à l’intérieur

À gauche, enfin, la partie interactive de Collapsus— celle de la fin du pitch, rappelez-vous : saurez vous sauver le monde ? Où l’internaute est invité à jouer sur les ressources de Londres ou de Sofia, et à déjouer les blackouts promis, faute d’énergie. En quelque sorte, du MiniSimCity avec de vraies données à l’intérieur — ou comment se documenter autrement. Plus de charbon, moins de centrales, cap sur les éoliennes, oui mais pour qui, oui mais pour combien de temps ? En un mot : choisis ton (autre) camp, ami. Être un tranquille saboteur de la planète ou un dangéreux éco-terrooriste qui nous sauvera du péril ?

Passons par l’utilisation désormais inévitable des réseaux sociaux (Twitter, Facebook et YouTube, ici et ) comme canaux de rabattage et de grand brouillage, pour aller à l’essentiel : ce machin est du grand art. Un «brin naïf», comme me le rétorquait un tweetant (Cyril Bérard disait exactement: «Malgré tout, je trouve #collapsus légèrement naïf et idéaliste. Peut-être le monde d’aujourd’hui a-t-il besoin de ça? [Naïf au sens] Croire au changement, le réveil des masses, l’effet colibri… mais c’est peut-être l’aspect fictionnel qui le requiert ?») — mais redoutablement efficace. Une sorte de nouvelle étape du genre webdocumentaire. La preuve que tout est désormais, enfin, surtout, possible, que l’immersion est bien la clé d’un nouveau monde.
Comme on dit au festival de Sheffield, Angleterre, où Collapsus est nominé dans la catégorie «Prix Vert»: chapeau bas.

Une interview par email avec le réalisateur de Collapsus, Tommy Pallotta

Par quelles parties avez-vous commencé à écrire Collapsus ? Le récit ? L’interactivité ?

À l’origine, Collapsus était un documentaire pour la télévision néerlandaise VPRO, sur la transition à venir des combustibles fossiles à des sources d’énergie alternatives. Les producteurs voulaient attirer un public plus jeune, avec les mêmes idées et les mêmes thèmes. Ils ont demandé à Submarine Channel de plancher sur quelque chose de neuf et d’expérimental. Un méta-scénario a alors été conçu, sur la base des travaux pour le film. Puis un script interactif a été écrit, comprenant aussi bien le récit fictif que les mécanismes interactifs. On a ensuite mis tout ça ensemble, et on a divisé le travail en équipe : fiction, documentaire, interactivité.

En regardant Collapus, on imagine un sacré travail au niveau du montage…

Le montage a été aussi intéressant que l’écriture parce que, là encore, il était composé de différents éléments. Pour la partie fictive, nous nous sommes appuyés sur une forme hybride : des prises de vues réelles et de l’animation. Toute la fiction était story-boardée. Nous avons donc tourné chacune de nos séquences, et les avons montées comme pour un film classique, en injectant les animations partout où nous le voulions. Une fois les illustrations réalisées, il ne restait plus qu’à poser les effets spéciaux pour donner corps à l’ensemble.

Vous évoquez une «expérience multi-linéaire» à propos de votre travail. Qu’entendez vous par là ?

Je voulais apporter une narration qui serait, disons, annotée. Je suis plus intéressé par une narration fragmentée qui reflète notre propre vie, nos habitudes, que par un récit très construit, très guidé. Une des idées que j’ai voulu explorer est celle de l’interactivité, non pas au sens traditionnel de vos actions qui changent le cours du récit, mais une interactivité qui se rapproche de la manière dont vous choisissez vos informations. En ce sens, Collapsus ressemble plus à un roman postmoderne qu’à un jeu vidéo.

Le but affiché de Submarine Channel est d’«attirer un public qui a délaissé les documentaires traditionnels». Selon vous, en quoi Collapsus peut répondre à cette attente ?

J’aime examiner les genres, quitte à les détruire ou à les mélanger pour voir ce que ça donne. Collapsus, en un sens, fonctionne sur ce principe. Le principal objet de ce projet est qu’il ressemble vraiment à la syntaxe visuelle de notre époque, à l’ère du tout connecté.

Que répondriez vous à ceux qui voient dans les films interactifs avant tout un divertissement, et non un moyen de réfléchir différemment, de s’informer ?

Je ne suis probablement pas la personne la plus à même pour répondre pour répondre à ce genre d’arguments ontologiques contre Collapsus. Nous vivons désormais une époque où il est difficile de distinguer ce qui est réel de ce qui est divertissement. Mon but est de brouiller les pistes et je crois que nous nous aventurons là, dans un territoire étrange, où Baudrillard ferait un meilleur guide que moi…


Collapsus : Energy Risk Conspiracy

http://www.collapsus.com
Introduction par le réalisateur Tommy Pallotta.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Images copyright Submarine Channel

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Comment accéder à Internet ? (un guide de 2025) http://owni.fr/2010/06/28/comment-acceder-a-internet-un-guide-de-2025/ http://owni.fr/2010/06/28/comment-acceder-a-internet-un-guide-de-2025/#comments Mon, 28 Jun 2010 08:43:12 +0000 François Nonnenmacher http://owni.fr/?p=20402 Bienvenue sur Internet ! En suivant les règles de ce guide, vous vous assurez d’une expérience d’Internet sans problème et sans risque.

VéritableIdentité

Avant de vous connecter, veuillez vous assurer que vous avez reçu votre carte VéritableIdentité des autorités locales. S’enregistrer directement sur Internet a été rendu illégal par la loi Fin de l’anonymat (dite loi Masson) de 2012, et vous devez vous assurer de signer vos commentaires, courriels, billets etc. avec votre véritable nom. Utiliser votre carte VéritableIdentité est très facile, votre ordinateur (MacOS 15 ou ChromeOS7 et suivants) se connectera automatiquement à votre carte toute proche et la vérifiera avec vos données biométriques. Ne portez pas de maquillage, de voile, de lentilles de contact, et rasez-vous s’il vous plaît avant que le scan biométrique ne démarre (il est conseillé de ne pas entamer une reconnaissance biométrique après une longue nuit de beuverie).

Géolocalisation

Internet est découpé par pays en environ 120 régions. Cela permet que du contenu divertissant approprié vous soit diffusé, et que vous ne trouviez pas de contenu dérangeant. Votre localisation géographique devrait être automatiquement déduite de la position de votre point d’accès qui, s’il concorde avec le pays déclaré sur votre carte VéritableIdentité, vous permettra de continuer. Les utilisateurs des Etats-Unis d’Amérique peuvent profiter de rediffusions de grands shows propriétés des chaînes de télévision comme Friends 2020, par exemple, tandis que les utilisateurs d’autres pays peuvent avoir des goûts et des préférences différentes.

Note aux voyageurs : avant de préparer votre voyage à l’étranger, assurez-vous de déposer une demande de Visa Geolocation afin de pouvoir surfer dans les cyber-cafés du pays de destination. Sinon, vous pouvez enfiler votre combinaison numérique et visiter simplement ce pays à travers Google Street View 3D Plus Touch. Google Street View 3D Plus Touch ne vous montrera de ce pays que les choses qui sont légales dans le vôtre, c’est donc une excellence façon de découvrir efficacement et sans risque d’autres cultures excitantes.

S’inscrire au bon Internet

La plupart des offres de contenus dépendent de l’Internet auquel vous vous êtes abonné. Si vous vous êtes abonné à l’Internet GoogleAppleAmazon, alors vous pourrez accéder en un clic à une vaste bibliothèque de livres numériques, de nombreux films, ainsi qu’un certain nombre de pages personnelles approuvées. Si vous êtes abonné à l’Internet DisneyWarnerBrosViacom, vous accéderez à un catalogue de livres, de films et de pages personnelles différent.

Bien que nous ne puissions pas recommander l’un plutôt que l’autre, l’Internet goo:// est excellent pour la recherche et le divertissement léger (chiens parlants), alors que dis:// fournit l’expérience cinématographique la plus rapide. Stocker les 50 Teraoctets du film Feel3D Le retour de Wall-E Jr. pour voir et toucher de manière fluide prend seulement 1/10è de seconde.

Contenus pour adultes

Si votre carte VéritableIdentité certifie que vous avez plus de 21 ans (30 dans certains pays), vous avez l’âge légal pour voir des contenus pour adultes. Les contenus pour adultes comprennent la pornographie, les discussions de forums non modérées, ainsi que les débats politiques, les vues anti-religieuses, l’expression artistique, et la liberté d’expression en général. Si vous avez moins de 21 ans (30 dans certains pays), vous pouvez toujours discuter de politique et de religion au sein de votre famille, et vous êtes libre de vous exprimer artistiquement dans votre propre maison (d’autres règles et conditions peuvent s’appliquer localement).

Obtenir votre permis de surfer

Obtenir votre permis de surfer est un pré-requis afin de sécuriser le web pour tous. Avant que les gouvernements ne rendent le permis de surfer obligatoire, les gens se trouvaient souvent perdus dans une myriade de sites web, cliquant naïvement sur les publicités clignotantes pour se retrouver spammés par des fenêtres surgissantes. Obtenir le permis prend de deux à cinq jours d’éducation par votre Surf-Ecole locale. Vous devrez vous préparer soigneusement au test final, dans lequel vous aurez à répondre à de simples questions comme celles-ci :

  • Qu’est-ce qu’une arnaque pyramidale, et est-ce que ça fonctionne vraiment ?
  • Comment puis-je remplacer les cellules photovoltaïques de mes cyber-gants ?
  • Pourquoi exactement est-il mauvais pour les gens de critiquer sur Internet leur gouvernement ou les grandes sociétés ?
  • Pourquoi est-il illégal de surfer sans la carte VéritableIdentité ?
  • En quelle année Google a-t-il acheté Internet ?

Placement produit

Comme vous le savez peut-être, le placement produit et les mentions produit sponsorisées dans les vidéos et les textes ont remplacé toutes les autres formes de publicité. Gardez à l’esprit que sans ces placements produit, l’Internet tel que nous le connaissons ne pourrait être financé, et n’existerait même pas ! Tous les principaux producteurs de contenus se sont mis d’accord pour adopter le placement produit plutôt que toute autre forme de publicité en 2014, et depuis 2019 les politiciens gouvernementaux dans plus de 80 pays les ont rejoins, saupoudrant leurs discours politiques de références commerciales. Ceci vous permet de payer moins d’impôts, c’est donc une situation gagnant-gagnant.

Jargon technique

Parfois vous rencontrerez des abréviations spécifiques à Internet. Si vous n’avez pas l’habitude du jargon technique, gardez ce glossaire à portée de main ou chargez-le dans votre module d’extension cérébrale. Les principaux mots-clés sont :

  • WWW — Littéralement « World Wide Web », une expression utilisée dans les premiers temps du web. Elle est depuis passée de mode, mais elle est encore utilisée par certains vieux citoyens numériques. Comme le communisme, c’était une idée séduisante mais complètement irréaliste.
  • Virus — Un virus, souvent appelé « virus informatique » par les nostalgiques, est un programme qui pénètre dans votre puce cervicale et est conçu pour stimuler votre désir consumériste. Si vous vous retrouvez au supermarché pris d’une soudaine envie d’acheter des quantités phénoménales d’une certaine marque de céréales, cela peut être dû à un « virus informatique ». Ces programmes sont clairement illégaux ; stimuler le désir consumériste via la puce cervicale doit être approuvé a priori et réservé aux plus de 6 ans.
  • LOL — La signification mot-à-mot de cette expression est perdue dans la nuit des temps (vous vous rappelez peut-être que la loi Karcheriser le net de 2015 a accidentellement détruit une grande quantité des archives). Quoi qu’il en soit, elle est généralement interprétée comme une forme de rire (et elle a remplacé « A tes souhaits » quand quelqu’un éternue).

Gagner de l’argent sur Internet

Il y a plusieurs façons de gagner de l’argent sur Internet. Voici un bref survol de certaine des activités légales qui peuvent vous rapporter un Euro ou deux :

  • Si vous pouvez obtenir un emploi de Travailleur Cérébral, vous vous répondrez à de simple questions semi-automatisées comme « Est-ce que la personne sur cette photo est un homme ou une femme ? » pendant huit heures par jour. Répondre à ces questions vous permet de motoriser les algorithmes de traitement des données d’entreprises comme Google.
  • Si vous avez la chance de décrocher le boulot bien payé de Placeur d’Idées, vous entrerez dans des zones d’Internet où vous pourrez ajouter des commentaires ou entrer dans des messageries, pour influencer les autres en mentionnant à quel point tel produit, personne ou idée est vraiment bien. Le gouvernement américain emploie environ 150 000 Placeurs d’Idées sur le web.
  • Travailler comme Re-rédacteur Contenus. Chaque jour, de nouveaux articles, images, nouvelles non localisées font leur apparition sur Internet. Avant qu’ils ne puissent être distribués sur les versions localisées du réseau, ils doivent être réécrits pour correspondre localement aux nécessités culturelles et légales. En tant que Re-rédacteur Contenus, votre travail consiste à connaître ces nécessités et d’adapter le contenu en conséquence, en retirant les partie dérangeantes et en réécrivant les faits et parties qui peuvent entraîner une dissonance cognitive pour les consommateurs.

Trouver un partenaire

Etes-vous seul(e) et en recherche du partenaire idéal ? En fonction de vos données biométriques, votre revenu, votre position géographique, et de votre score d’Attitude Générale au Permis de surfer, de 10 à 100 personnes à proximité de vous vous seront suggérées. De prime abord, toutes les rencontrer peut sembler un moyen pénible de trouver le véritable amour — qui a le temps de rencontrer dix personnes s’il n’a pas la garantie qu’elles sont vraiment L’Être Rêvé ? Mais gardez en tête que ceux de la génération de votre grand-mère n’avaient aucun de ces outils à leur disposition, et qu’ils réussissaient tout de même à tomber amoureux.

Tomber sur des contenus illégaux

Aussi sûr qu’est Internet aujourd’hui, il se peut que vous tombiez sur un contenu que vous trouverez inutilement dérangeant. Peut-être qu’un rapport sur la situation politique dans un autre pays vous choque, peut-être qu’un peu de nudité s’est glissé par erreur, peut-être avez-vous téléchargé une version d’un livre de 1990 avant qu’un Re-rédacteur Contenus n’ait pu le modifier. Assurez-vous de notifier ces pages aux autorités Internet locales en utilisant le bouton Signaler de votre système d’exploitation. Une équipe d’experts Internet pourra vous contacter pour de plus amples investigations, et éventuellement venir à votre domicile inspecter votre installation Internet ainsi que la stabilité de votre état mental général.

C’est plus facile qu’il n’y paraît

Avec autant d’informations qui semblent nécessaires pour vos premiers pas en ligne, nous ne voulons pas vous effrayer avant d’entrer sur Internet. Le web est une expérience relaxante, fluide et harmonieuse. Il y a plusieurs décennies, quand le web a été inventé, c’était le chaos total. Points de vue divergents, abondance d’infractions au copyright, contenus non localisés, campagnes de dénigrement anonymes, logiciels non autorisés etc. polluaient le WWW. Comparé à alors, nous avons vraiment de la chance de pouvoir accéder à l’Internet en 2025, et non en 1995.

Bienvenue sur le réseau, et appréciez le séjour !

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Billet originellement publié par Philip Lessen sous le titre How to Access the Internet (A Guide from 2025)“, adapté et traduit par François Nonnenmacher et republié sur son blog.

Crédits Photo CC Flickr : Vermininc, Thomas Hawk, Bzedan, Laughing Squid.

Image de une CC Elsa Secco pour OWNI

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http://owni.fr/2010/06/28/comment-acceder-a-internet-un-guide-de-2025/feed/ 66
Eloge de la grippe A http://owni.fr/2010/02/17/eloge-de-la-grippe-a/ http://owni.fr/2010/02/17/eloge-de-la-grippe-a/#comments Wed, 17 Feb 2010 12:00:14 +0000 Léo de Javel http://owni.fr/?p=8399

Début janvier 2010. Grippe A : après avoir acheté 94 millions de doses de vaccins, l’État français cherche à les écouler, auprès de nos compatriotes bien sûr, et puis désormais au Qatar, en Egypte, et peut-être bientôt au Mexique et en Europe de l’Est… Mieux : le gouvernement vient d’annoncer qu’il résiliait les commandes de 50 millions de ces doses… Voilà, comme pour anticiper ce moment, ce qu’écrivait dans notre numéro 39 Léo de Javel dans un “A chaud” qui n’a pas refroidi alors qu’il a été écrit il y a maintenant trois mois.


« Il nous faudrait une bonne guerre ! »… Ainsi parlaient les partisans de l’ordre, à une époque révolue, pour signifier leur désir, non point d’une boucherie, mais d’une cause commune, d’un combat collectif et d’un ennemi contre lequel mobiliser les corps et les âmes de la Nation. Une telle injonction serait aujourd’hui de mauvais goût.

Mais nous avons désormais plus civilisé et presque aussi efficace : « une bonne grippe ! ». Autrement dit : une bonne guerre contre une bonne grippe. Car tel est l’enjeu de pandémie de grippe A : renforcer tous les porteurs de l’Autorité dans leur mission de « gardiennage du troupeau », pour reprendre l’expression de Platon. Est-ce la répétition générale de la réhabilitation transnationale d’une puissance d’ordre étatique par la grâce de la prévention de catastrophes scientifiques, écologiques ou médicales ? Les dépravés soixante-huitards pensaient avoir enterré les caporaux de l’administration, les rois de la paperasse et du remplissage de tableaux, les vigiles des Comités d’hygiène et de sécurité des grosses boîtes et autres petits ou grands chefs, fiers de leur chapeau à plumes. Les voilà qui déchantent. Car sous l’aile des maternités étatiques ou multinationales, nos soldats de la hiérarchie se gonflent d’importance : ils sont chargés de protéger le bétail humain, ou, plus précisément, d’incarner cette peur sanitaire qui doit obnubiler l’esprit de tous, afin que le troupeau ne puisse penser à quelque autre révolte ou échappatoire.

La grippe A est une aubaine à bien des égards. Plus exotique que l’hépatite ou que la grippe « classique », elle viendrait du Mexique. Il s’agit d’un ennemi de l’étranger, qui plus est associé à un animal synonyme de saleté et de promiscuité porno : le cochon. Sauf que cet ennemi nous dévore de l’intérieur : le virus pénètre l’intimité de chacun. Le pouvoir, en affirmant sa détermination farouche à lutter contre la pandémie, s’introduit en toute légitimité dans la vie privée de chaque humanoïde. Sur le refrain du blocus sanitaire et de la régulation par le haut, il lui dicte ses règles de la vie saine et de l’ordre moral de façon mille fois plus performante que lors de ses vagues tentatives d’exhorter les obèses à manger des carottes et à courir à petites foulées dans le bois de Boulogne !

La sémantique de cette pandémie est tout aussi parfaite : tout comme la grippe espagnole, qui n’avait rien d’ibère mais décima près de 50 millions de personnes en 1918-1919, notre nouveau virus pathogène appartient au groupe A, a priori le plus dangereux, et au type H1N1, du patronyme des gènes de ses protéines. Il existe certes 16 variations du « H » et 9 du « N », sans parler des multiples mutations de notre lointaine descendante de la grippe dite espagnole… Malgré les morts que nous déplorons (moins d’une trentaine au moment de l’écriture de cet article, dont trois sans antécédents médicaux), notre H1N1 est partie pour avoir la virulence d’un puceron face à la « grande tueuse » d’il y a un siècle. C’est tant mieux, mais ne le crions pas trop fort, afin de préserver en chaque tête de troupeau la crainte d’être touché. Sur le registre du « H » et du « N », l’important tient à ces deux sons, « hache » et « haine », avec la garantie d’excellence du « A » et la certitude d’une maladie classée numéro 1 en termes de terreur métaphysique… Car l’essentiel n’est pas la grippe en elle-même, mais notre faculté collective à concrétiser son fantasme en une peur consistante. Qu’elle s’installe dans nos esprits, tel un fantôme cognitif de notre soif de sécurité, de notre désir irrépressible de protection par l’autorité supérieure et ses sbires hygiénistes, avec ou sans vaccin entre leurs mains gantées.

La grippe A, cette petite pandémie de l’imaginaire, doit être traitée comme un virus terroriste dont il s’agit d’anticiper la présence et les évolutions. Elle est l’une des pièces de cette surveillance globale en devenir, dont l’objet est d’anticiper les méfaits et plus largement le moindre acte plus ou moins délictueux des citoyens.

Accessoirement, la H1N1 devrait permettre de jeter définitivement l’opprobre sur les siffleurs, postillonneurs et autres cracheurs, ayant tendance à viser le drapeau tricolore, notamment lors des matchs de foot. Elle est également un moyen de relancer le rêve du télétravail, de récompenser l’industrie pharmaceutique, qui résiste avec honneur depuis des années aux médicaments génériques, et d’aider les industries du masque de protection, du gel anti-bactérien, du verre en plastique, du mouchoir en papier et de la manche de veston (pour ceux n’ayant pas de papier). Évidemment, quand l’OMS déclare l’état de pandémie de grippe A, le spectacle vivant s’inquiète de la fermeture des salles. Mais c’est un mal pour un bien, la chose permettant aux assureurs – profession d’un point de vue moral bien plus honorable que les saltimbanques – d’intégrer ce risque moyennant une surprime de 10% des dépenses engagées. Et donc d’augmenter leurs profits au même titre que le sentiment de peur.

Que la pandémie justifie des mesures de l’ordre de l’État d’exception, huit clos généralisés, juge unique et autres gardes à vues à rallonge ? Cela répond très naturellement au besoin croissant de sécurité de nos concitoyens. L’Autorité, il est vrai, a tout à gagner à investir dans la résistance à la pandémie, aussi bénigne soit-elle par rapport à la canicule ou à notre bonne vieille grippe.

L’hypnose collective qui s’en suit a d’autant plus de persistance que la couverture médiatique est forte et que s’y effectue la litanie de chiffres astronomiques. C’est pourquoi le gouvernement a eu raison de commander 10 % des doses de vaccin de la planète, et de se préparer à dépenser contre H1N1 entre 1,2 et 1,5 milliard d’euros (soit 10 % du trou de la Sécu). 94 millions de doses commandées, même à raison de deux injections par patient, ça en jette plus que les 13 millions de vaccinés potentiels du Royaume-Uni…

Si la grippe A s’avère en métropole une maladie sans trop de gravité, ou si elle ne s’étend guère, la gloire en rejaillira sur les autorités, qui auront su prendre les bonnes mesures à temps. Si, à l’inverse, la pandémie se développe et fait des victimes, personne ne pourra accuser l’État d’avoir tergiversé. Il aura mené avec courage sa guerre contre l’ennemi (viral) de l’étranger et aura réussi à limiter la casse.

» Article initialement publié sur Multitudes

Illustration par johnbullas sur Flickr

Illustration de page d’accueil par Stéfan sur Flickr

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Internet prédit en 1969 http://owni.fr/2009/10/16/internet-predit-en-1969/ http://owni.fr/2009/10/16/internet-predit-en-1969/#comments Fri, 16 Oct 2009 13:54:15 +0000 Media Hacker http://owni.fr/?p=4675 Cliquer ici pour voir la vidéo.

En passant par ici, je suis retombé sur cette vidéo, qui m’a encore une fois bien surpris.  Le 12 novembre 1969, Jean D’Arcy, directeur de l’information audiovisuelle de l’ONU, décrit ce que nous appelons aujourd’hui Internet dans le cadre d’une réflexion sur l’avenir de la télévision.

Tout y passe : enseignement à distance, catch-up TV, jeux en réseau, boutique virtuelle, impression à la demande … le tout bien évidemment interactif.

Les Pink Floyd en fond sonore ne gâche rien et m’amènent à me poser cette question fondamentale : qui est le Jean d’Arcy d’aujourd’hui ?

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Echangeons nos planètes http://owni.fr/2009/09/02/echangeons-nos-planetes/ http://owni.fr/2009/09/02/echangeons-nos-planetes/#comments Wed, 02 Sep 2009 14:17:45 +0000 Admin http://owni.fr/?p=3174 Sur son blog, Sylvain Olivri, nouvel arrivant à bord de la soucoupe, se demande ce qu’il adviendra de nous lorsque le soleil viendra à s’éteindre …

Je viens d’apprendre, grâce à un des nombreux reportages scientifiques de France 5, que des scientifiques de tous bords travaillent déjà sur une catastrophe annoncée : la mort du soleil. Qui dit mort du soleil ne dit pas congélation de la Terre mais au contraire nous laisse présager une belle ambiance de rôtissoire puisque celui-ci grossira 250 fois avant de mourir (pour faire simple) et donc détruira la Terre à petit feu …

> La suite sur Vuzz from Mars

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