OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Les data en forme http://owni.fr/2012/06/19/les-data-en-forme-episode35/ http://owni.fr/2012/06/19/les-data-en-forme-episode35/#comments Tue, 19 Jun 2012 14:05:25 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=113923 Owni.]]>

Une data viz en Une du Monde lemonde.fr/journalelectro…
— Eric Scherer (@EricScherer) Juin 11, 2012

Puisqu’on vous dit que vous êtes au bon endroit ! La “data” est partout, elle est même en “une” du Monde papier (bon, elle est un peu biaisée, mais l’idée est là) et ça ne va pas s’arranger. Rien que pour cette semaine, on vous parle vite fait de trois actualités Owni avant de passer à la veille proprement-dite.

Owni Actu

Primo, votre chronique hebdomadaire des Data en forme (35e épisode sous vos yeux) est désormais en “vedette” du Parisien (papier + web) le week-end. Alors oui, c’est un condensé, un extrait, un florilège, et ça vient quelques jours après la parution originelle de la veille des journalistes de données d’Owni. Mais on ne boude pas notre plaisir qu’un sujet a priori calibré pour les geeks et autres énergumènes à la marge figurent dans un canard aussi populaire, aussi grand public, aussi “mainstream” (brrrr) que Le Parisien. On va faire les Gramsci de bazar, là, mais la culture à portée de tous, etc.

Secundo, Owni soutient à 200% depuis hier et pour toute cette semaine une remarquable opération de journalisme participatif, ou média citoyen selon les goûts, bref de crowdsourcing : l’Opération Sodas des amis d’Open Food Facts (OFF).

Le principe de cet #opensoda d’OFF est très simple : libérer les informations nutritionnelles contenues dans ce que nous consommons chaque jour. Aujourd’hui, la transparence de ces informations est loin d’être acquise, notamment à cause des gentils lobbys qui s’occupent de pouponner notre santé. Avec Owni et TerraEco, OFF va changer la donne, en rendant parfaitement transparentes ces informations écrites en tout petit sur les emballages de notre quotidien, et cette opération à destination du bien-être général sera principalement propulsée par ses heureux bénéficiaires : les citoyens eux-mêmes.

Commençons donc avec les boissons gazeuses sucrées qui jalonnent notre petit parcours de consommateur : caramel et aspartame cancérigènes ? Sucres responsable de l’obésité ? Bulles qui piquent le ventre à en dévorer un steak ? À nous de jouer !

Tertio, Marie Coussin sera sur la scène ce mardi soir d’un Data Tuesday spécial #dataviz – dans le cadre de la manifestation Expoviz que nous vous avons déjà relatée. Marie y présentera le Véritomètre, plate-forme Open Data de vérification de la parole politique (“fact checking“) qu’Owni a réalisée avec i>TELE durant la présidentielle et qui a largement occupé les jours et les nuits de Paule d’Atha.

Infographie partout

Restons sur cette merveilleuse (et ancestrale) technique de visualisation de l’information. Dans notre sélection de la semaine – puisqu’il faut faire un choix – nous vous suggérons de vous pencher sur quatre projets très réussis.

Le premier est l’oeuvre de Power2Switch, une start-up de Chicago qui propose un outil de comparaison des différentes compagnies d’électricité et offre la possibilité au consommateur final de comprendre enfin ce qu’il paie grâce à un modèle de facture parfaitement original et inédit.

Le but : pas uniquement de faire joli, mais de parvenir à responsabiliser (et à faire économiser) le client en lui donnant une bien meilleure visibilité sur l’énergie qu’il consomme.

Le deuxième projet est l’oeuvre de Hyperakt pour la Fondation Thomson Reuters à l’occasion du G20. Après avoir pondu une série d’infographie l’an dernier afin de visualiser les cinq pays les plus dangereux de la planète, ce studio de design new-yorkais indépendant a remis le couvert avec les mêmes commanditaires pour mettre en lumière le “top 20 des meilleurs et des pires pays du G20 pour les femmes”.

Comme on peut s’y attendre, la France ne présente pas un visage époustoufflant – notamment sur les questions de représentation de la femme dans les instances et corps dirigeants du pays – mais en décrochant une 5e place derrière le Canada, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Australie, elle est en plus agréable posture… que l’hôte du G20 cette année, le Mexique, 15e du classement avec ses 300 femmes assassinées à Juarez l’an passé en toute impunité ou ses 25% de femmes abusées sexuellement par leur partenaire.

Le troisième travail choisi est une infographie (en anglais, encore une fois) déjà passée dans notre viseur mais qui circule de nouveau, démontrant qu’en matière de médias nous n’avons que “l’illusion du choix”. Où l’on y visualise, par exemple, que 90% des médias US étaient détenus en 1983 par 50 entreprises différentes, alors qu’aujourd’hui le contrôle est détenu par six mastodontes – dont le chiffre d’affaires annuel dépasse allègrement le PIB de la Finlande. Six géants qui gèrent aussi 70% de ce qui passe à la télé.

Où l’on y voit que la fusion de Comcast et NBC leur assure le contrôle de 20% des heures disponibles et le monopole de 11 marchés entiers dont New York et Chicago ; que 178 millions de personnes s’informent chaque mois avec des journaux appartenant à Time Warner ; que News Corp détient les plus gros journaux sur trois continents et ont “évité” de payer 875 millions de dollars en 2010 – ou encore que Clear Channel possède 1 200 stations de radio tandis que la loi lui interdit d’en posséder plus de 40, et que dans le Dakota du Nord elle possède même localement l’intégralité du réseau. Bref, une infographie qui est jolie et qui informe, et qui fait donc son boulot.

Dernière idée partagée cette semaine en matière de visualisation statique, celle du CV infographique. Le concept est au coeur d’une cogitation et d’une ferveur (ou inversement) depuis pas mal de temps, notamment avec une plate-forme comme Visualize.me. Ce précurseur se connecte à votre compte Linkedin pour vous pondre une représentation “épurée” (voire zen, hein) de votre parcours professionnel sous la forme d’une frise chronologique qui aurait avalé un mobile de Calder.

Dans le genre plus abouti – et surtout plus participatif – il existe donc, désormais CVgram. Alors attention : les goûts, les couleurs. Autant pondre un curriculum vitae ultrastylé pour en balancer plein les mirettes de son futur employeur, qui appréciera votre côté 2.0 (voire 3.0), pourrait être une merveilleuse idée, autant CVgram est également l’outil parfait pour réaliser un CV vraiment très très moche.

Tout est une question de finesse et de calibrage. Car – on le remet ici – une infographie qui fait son boulot est une infographie qui est jolie et qui informe. A bon entendeur, n’hésitez pas à vous inspirer chez les collectionneurs de CV infographiques, ce sont eux les spécialistes du bon goût (#oupas).

Streets of Philadelphia

Paule d’Atha est parfois sollicitée par des étudiants au cours de la rédaction de leur mémoire portant sur le journalisme de données. S’il est une question qui revient, souvent, c’est celle de la “nouveauté” du métier de data-journalist et précisément de la représentation “graphique” de l’information. Et la réponse, la même, inexorablement : bien sûr que non. Nous ne faisons qu’offrir un courant d’air frais et une régénérescence à une pratique qui existe depuis des lustres.

Pour preuve, ces cartes de la seconde moitié des années 30, qui démontrent comment, à cette époque, déjà, des firmes immobilières établissaient une cartographie discriminante (“redlining maps”) et comment cette pratique pourrait expliquer en grande partie la ségrégation résidentielle des grandes villes – ici aux États-Unis, à Philadelphie – mais l’idée est évidemment valable dans toutes les métropoles du monde.

Ciblée sur cette époque particulièrement critique, ce travail de cartographie discriminante déroule le spectre d’un racisme institutionnalisé : des zones à “prédomination” “italiennes”, “de couleur”, “juives” et des classes sociales (classées de “décadentes”, soit plus bas que les plus bas, jusqu’aux “classes les plus hautes”). Et la finalité, unique : cerner les quartiers “indésirables” afin de diriger les populations vers des bassins d’habitation qui “conviennent” à leur “groupe”.

Un bon gros pétage en règle du concept moderne de mixité sociale, poussé à l’extrême par ces Etats-Unis ségrégationnistes d’avant-guerre, puisqu’on découvre à travers ces cartes discriminantes qu’elles étaient accompagnées d’une autre “merveilleuse” pratique pleine d’humanité : note ton voisinage. Des “travailleurs” à “prédominance italienne” avec une “infiltration” de “nègres” : classe D. Les bailleurs et propriétaires s’y retrouveront pour éviter que les “nègres” en question puissent acheter leur maison, ou alors ailleurs.

Soyons sport

Une fois n’est pas coutume – et pour sauter du coq à l’âne – il nous est impossible de passer sous silence deux visualisations de données ayant trait au sport. Parce qu’elles le valent bien.

La première application est une version nettement améliorée (mais sans doute avec des moyens financiers très différents) de ce qu’Owni avait réalisé l’an dernier avec Eurosport autour du mercato de football. Cette année, une idée très semblable accompagne l’Euro2012 de l’UEFA : traquer le bruit généré sur Twitter par l’ensemble des joueurs participants à la compétition, une idée développée par la société Intactile Design avec l’aide de la technologie de Syllabs, une start-up française spécialisée dans l’analyse sémantique sur le web.

Aspect “social” couplé avec une grosse boîte à data (Opta, leader sur le marché), donne un résultat final (pour qui aime le foot, s’entend) qui s’appelle Stats n’Tweets et qui est plutôt convaincant : au moins l’application est-elle divertissante, ce qui est sans doute son objectif principal.

La seconde application cause basket US (NBA) mais elle joue, pour sa part, plutôt dans la Ligue des Champions de la data. Le méfait a été commis – pour changer – par trois journalistes de données du New York Times et l’analyse réalisée par un professeur… de géographie.

Le concept : démontrer grâce à un traitement de cartographie calorimétrique dans quelle zones du terrain les équipes finalistes de la NBA et leurs joueurs vedettes sont les plus dangeureux. C’est propre, c’est intelligent, c’est abordable aux profanes, c’est jQuery + CSS : c’est tout ce qu’on aime.

Effet papillon

Nous refermons cette veille hebdomadaire grâce à une vidéo dénichée par Eric Scherer, qui est “une infographie animée japonaise réalisée à partir de données publiques et illustrant l’activité sismique mondiale en 2011”. Le mois de mars au Japon se passe de commentaires.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Excellente data-semaine à tous !

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Sidaction: des sous, on verra après ? http://owni.fr/2011/04/05/sidaction-des-sous/ http://owni.fr/2011/04/05/sidaction-des-sous/#comments Tue, 05 Apr 2011 06:30:05 +0000 Didier Lestrade http://owni.fr/?p=55106 Vous avez passé un bon week-end ? M’enfin, c’était le Sidaction ! Cachez votre joie ! Oui, je sais, c’est totalement soporifique. Et le pire, c’est que plus c’est ennuyeux, et plus les gens donnent. Donc, il n’y a pas eu à mettre un échec des donations sur le Pape cette année, ou sur la Libye, ou même sur le Japon. Tout c’est bien passé. Et, comme chaque année, le sujet des gays, champions des contaminations par VIH dans notre pays, est resté à la trappe. Trop stigmatisant dit-on.

Alors, le VIH explose-t-il chez les gays ou pas ? Le Sidaction ne nous l’a pas dit. Pourtant, d’un pays à l’autre, les chiffres ne se ressemblent pas et malgré des pratiques sexuelles globalement équivalentes, l’épidémiologie se différencie d’année en année. Explications.

En Angleterre, les dernières données montrent que le nombre de gays séropositifs a doublé en dix ans. À Amsterdam, les gays qui se contaminent par le virus de l’hépatite C (VHC) se re-contaminent une seconde fois après traitement avec des souches résistantes. En Suisse, 84% des personnes nouvellement contaminées (surtout les hommes) le sont par un virus résistant aux principaux antirétroviraux.

A force de choper des gonorrhées (chaude-pisse), les traitements standards sont moins efficaces chez les hommes. Et la meilleure (si on peut dire) : à force de sucer tout et n’importe quoi, le lien entre fellation et cancer se précise. Mais à San Francisco, pour la première fois, le nombre des nouvelles contaminations a chuté de 36% en deux ans, — et c’est un chiffre très important, une tendance à la baisse qui semble se remarquer aussi au Canada et en Australie. En France, on est toujours dans la stabilité avec 7.000 nouvelles contaminations, dont la moitié pour les seuls homosexuels, concentrés dans des régions ciblées comme Paris.

Que faut-il en penser ? Est-ce que les gays de certains pays ont davantage de pratiques à risque ? Est-ce que les campagnes de prévention et le Traitement en tant que prévention (TasP) commencent à produire des effets en Californie ? Est-ce que les gays anglais sont plus idiots qu’ailleurs ? Et les Allemands? Comment expliquer ces disparités régionales ?

Réponse: les gays prennent d’énormes risques sexuels partout.
Certaines grandes capitales ont beau disposer de sexshops, de backrooms, de bordels et de lieux de drague en extérieur – ne parlons même pas d’Internet – , les pratiques sexuelles sont homogènes chez les gays des pays riches. De plus en plus de partenaires qui choisissent de ne pas utiliser le préservatif, pour des raisons multiples, des jeux érotiques à base de sperme dans les fellations, une banalisation des fists et des godes qui ne sont pas anodins en termes de fissures de l’anus et du colon, beaucoup de bouffage de cul (rimming), beaucoup de sexualité de performance avec des séances qui durent longtemps, voire tout un week-end.

Les gays organisent leur sexualité d’une manière toujours plus sophistiquée, selon un agenda serré, avec parfois plusieurs partenaires par jour, certains réservés à l’avance comme lors des week-ends passés à l’étranger. Quand on va à Berlin, on a déjà préparé depuis sa maison un plan cul à 11h, un autre à 16h, un dernier à 23h. Un million et demi d’homosexuels sont déjà sur Grindr, l’application de géolocalisation qui permet de trouver un mec n’importe où, même pendant les week-ends chez ses parents. Il n’y a pas de temps à perdre, c’est la beauté du tableau de chasse et de l’accumulation.

Avec une telle multiplicité des rapports sexuels, dont une grande part de rapports à risque, les taux de contamination devraient logiquement exploser. Or, 10% d’augmentation par an en Angleterre n’est pas réellement ce qu’on appelle une « explosion ». Ce n’est pas le taux de progression dont je parlais dans mon livre The End (vers 2005, il y avait des progressions de 12 à 15%), mais à l’époque je redoutais surtout un taux de progression de 15 à 20% avec une épidémie qui doublerait tous les 5 ans, ce qui aurait été symboliquement désastreux. Les gays anglais sont « parvenus » à doubler leur épidémie du sida en une décennie alors que les premiers cas datent de 1981. Ce qui veut dire, à la louche: 1981 / 2001 = 2001 / 2011.

Ce qui est déjà inquiétant, mais je veux ici revenir sur quelque chose que je ne cesse de répéter depuis des années. Dans les pays comme l’Angleterre ou l’Allemagne, l’épidémie n’a jamais été aussi puissante qu’en France car les gays ont été particulièrement safe pendant les vingt premières années de l’épidémie et il y avait cinq fois moins de sida qu’en France. Pareil en Espagne aussi où la majorité des cas de sida provenait de la communauté toxico.

Amsterdam, le VHC, la syphilis, le LGV… « Gezellig ! »

Amsterdam, c’est différent car la Hollande dispose depuis toujours d’une scène cuir et SM très active. L’épidémie de LGV, une infection extrêmement rare en Europe il y a encore 10 ans, est apparue là-bas et ce n’est pas un hasard. Avec des sex clubs hard dans lesquels on ne rigole pas, des pratiques insertives audacieuses, des contaminations par VHC exacerbées par des muqueuses malmenées, tout concourt à faciliter les portes d’entrées du VIH et de tous les autres petits germes et virus qu’il faut ensuite soigner.

Pourtant, l’article d’Aidsmap montre un effet nouveau. Les gays hollandais attrapent le VHC, sont dépistés, disposent d’un traitement lourd contre l’hépatite C. Parmi eux, certains ont de la chance : les nouveaux traitements puissants, mieux tolérés, fonctionnent, ils guérissent leur hépatite. Mais cela ne leur a pas servi de leçon et ils attrapent à nouveau le VHC, très contagieux, et en plus – surprise, avec des souches résistantes qu’ils contribuent à répandre. C’est la preuve flagrante que pour certains le fait d’attraper une gonorrhée, une syphilis ou une (rare) LGV n’est pas toujours un rappel à l’ordre de la prévention.

Ils reviennent à leurs pratiques à risques avec l’avantage d’avoir été dépistés à temps, bien soignés et dès leur convalescence terminée, ils chopent à nouveau l’infection dont ils viennent de se débarrasser. Si l’hépatite C ne fait plus peur aux gays, alors que faut-il leur montrer comme épouvantail ? C’est un des grands paradoxes de ce moment dans l’épidémie: les traitements marchent, même pas peur, on poursuit les mêmes risques, précisément parce que les médicaments sont là. Talk about santé publique.

À SF, le TaSP, le Prep et TIM…

San Francisco est à part. Là on est dans un Amsterdam +++. Non seulement la scène hard est institutionnalisée, des sex-clubs qui se targuent d’être les plus érudits avec des machines qu’on n’a pas ici, des sites Internet avec les plus beaux mecs du monde, une disponibilité sexuelle qui fait partie de l’identité de la municipalité. Et il a, bien sûr, l’effet d’entraînement de toute l’industrie porno gay qui est basée en ville avec l’influence déterminante de Treasure Island Media, le studio bareback le plus connu au monde.

La ville a toujours été le laboratoire d’idées pour le sexe pas safe, mais c’est aussi un laboratoire d’idées pour les campagnes de prévention, de testing, de dépistage rapide, de TasP et de PreP – même s’ils ont du travail à faire sur le traitement post-exposion, le TPE. On peut donc imaginer que les initiatives massives d’information parviennent à réduire l’augmentation des contaminations, malgré une sexualité encore plus hard qu’ailleurs.

Tout ceci devrait nous inciter à surveiller toujours plus davantage ce qui se passe dans nos pays voisins ou même éloignés. En France, le milieu associatif semble se mobiliser lors du Sidaction, mais surtout pour se plaindre de la baisse des crédits accordés par le gouvernement aux associations. Bien sûr, ils ont raison. Mais leur travail est si pathétique que l’on se demande s’ils ne prêtent pas eux-mêmes le flanc à de telles restrictions budgétaires.

Quelle est leur réussite sur la prévention ? À part le SNEG, qui affronte les vrais sujets ? A-t-on déjà oublié le scandale des finances de Aides ? Et surtout, qui fait du dépistage rapide de nos jours ? On nous fait croire que le dépistage rapide avance, mais il fait du surplace. À Marseille ou dans les villes de province, c’est pratiquement un secret. Est-ce que les gays sont au courant ? Et s’ils le sont, sont-ils vraiment poussés à recourir au dépistage rapide ? Est-ce que les rares adresses de dépistage rapide à Paris sont prises d’assaut par les gays ? Est-ce que l’on utilise cet outil fantastique pour dépister davantage dans les Antilles et en Guyane ?

Non à toutes les questions.

Dépistage en France ? Le plan galère

En Afrique, il est possible de se dépister soi-même, via son téléphone portable, ce qui permet de ne pas faire des kilomètres et des kilomètres pour atteindre un centre de dépistage. Et les africains le font, sans être obligés. Voilà des initiatives modernes via portable qui font avancer le schmilblic de la prévention bien mieux que le pilulier électronique à la mord-moi le nœud.

Le TasP, ou Traitement as Prevention, est un canard boiteux en France, avec une ministre de la santé si inefficace que tout le monde se désintéresse d’elle, attendant les prochaines échéances électorales. Résultat: encore une année de prévention perdue pour tous. Pour que le TasP soit efficace, il faut à la fois dépister en masse et offrir des traitements à toutes les personnes séropositives qui le veulent. Comme à San Francisco.

Mais ceux qui sont chargés du dépistage rapide en France font semblant de rejeter la faute sur Bachelot, alors qu’on sait bien qu’ils marchandent leurs offices pour recevoir de l’argent. « Mais il faut former tous ces volontaires pour le counseiling ! » disent-ils. « Il faut pérenniser l’action ! ». Comme s’il fallait une maîtrise en communication pour parler de gay à gay et leur donner le résultat d’un test en leur faisant tout le topo de prévention. On sait déjà tout ce qu’il faut dire. Pendant ce temps, une infime partie des gays ont recours au dépistage rapide. Même autour de moi, les gens sont tellement peu motivés qu’ils continuent à aller où ils allaient avant. Et chaque test au Chemin Vert coûte beaucoup plus cher qu’un simple piqûre au doigt, je vous assure.

Les associations se « mobilisent » pour le Sidaction avec toujours les mêmes jérémiades. On parle toujours et encore d’un vaccin qui n’arrivera JAMAIS et Sidaction cautionne ça au lieu de parler des sujets vraiment importants. Parler des gays à heure de grande écoute et dire que c’est le groupe qui nourrit la contamination en France ? Mais ce serait de la discrimination ! Comment voulez-vous envoyer de l’argent difficilement gagné de nos jours à une structure qui, année après année, reste si aseptisée qu’elle a du mal à prononcer le verdict le plus important de l’épidémie française ? C’est ça l’urgence, pas le vaccin qui n’intéresse que l’industrie pharmaceutique et qui détourne des millions d’euros qui devraient être dépensés ailleurs, sur le terrain, tout de suite !

Vous voulez dire que vous nous demandez de l’argent qu’on devrait donner au Japon ? Tout ça pour financer des associations que personne n’écoute et qui bénéficient des 35 heures et des appartements de fonctions pour leurs anciens présidents ? Mais ce mouvement associatif montre bien son visage, un an avant l’arrivée possible de la gauche à la présidentielle. Il est mou, incroyablement mou. On commémore trente années d’épidémie à travers le monde et que les chiffres et les mots deviennent vides de sens, comme les personnes qui les prononcent.


Article initialement publié sur Minorités

Photos flickr CC Stéfan Le Dû ; José Orsini

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Lellouche, diplomate provoc du tournant anti-système http://owni.fr/2010/09/15/lellouche-diplomate-provoc-du-tournant-anti-systeme/ http://owni.fr/2010/09/15/lellouche-diplomate-provoc-du-tournant-anti-systeme/#comments Wed, 15 Sep 2010 14:08:54 +0000 Sylvain Lapoix http://owni.fr/?p=28235 En décembre 2008, Nicolas Sarkozy se vantait d’avoir donné à l’Europe un nouveau pouvoir, symbolisé par un traité de Lisbonne dont il se serait presque proclamé l’auteur. Et c’est en s’appuyant sur ce texte que Viviane Reding a qualifié la politique française d’expulsion des Roms de « honte » pour l’Union européenne. L’opportunisme présidentiel est passé par là.

Double discours institutionnalisé

« La discrimination sur la base de l’origine ethnique ou en fonction de la race n’a pas sa place en Europe », a martelé la commissaire à la Justice, invoquant les droits de l’homme autant que la directive sur la libre circulation dans l’Union européenne. Fidèle à lui-même, Pierre Lellouche s’est empressé de nier, largement. Grossièrement, même, qualifiant l’accusation de Reding de « dérapage »… non sans avoir au préalable répété son « respect » des institutions.

Exactement la même posture que l’Élysée, optant pour l’adjectif « inacceptable » à l’endroit des déclarations de Viviane Reding, avant de promouvoir un « dialogue apaisé ». Le gouvernement se prononce ainsi : nous vous respectons mais nous méprisons vos propos.

Lellouche n’a rien inventé : sur la circulaire qui ciblait nommément les Roms, contredisant le principe constitutionnel de non discrimination, les ministres concernés et Xavier Bertrand ont commencé par assumer le propos… avant que Hervé Morin, Fadela Amara et tous ceux qui étaient disponibles qualifient de « maladresse ». Un peu comme une grand-mère qui, laissant échapper un mot nostalgique sur les colonies se ravise, « pardon, j’ai dit une bêtise ».

Place au couplet anti-Europe

À ceci près que la cohérence du discours ne laisse pas de doute : chacun de ceux qui s’expriment sur ce dossier (à commencer par le secrétaire d’État en charge des Affaires européennes) le fait avec l’aval de l’Élysée et des mots choisis. Les « éléments de langage » (ou « wording » pour les initiés) sont méthodiquement répandu sur toutes les ondes : il ne faut qu’aucun Français n’en rate une miette de cette « maladresse » qui envoie les Roms au rayon des « menaces à la sécurité ». L’important est que l’électorat que veut reconquérir Nicolas Sarkozy, à la droite de la droite, sache que le gouvernement n’hésite pas à pointer les responsables.

Et, à ce titre, l’intervention de la commissaire européenne est une aubaine : « Bruxelles », cette antre réputée mystérieuse aux lois iniques a jeté l’opprobre sur la pauvre France… Le Front national n’aurait pas écrit meilleur scénario. C’est une cabale, un complot contre le pays dans lequel, Jean-François Copé l’a souligné sur France info, des eurodéputés français « trahissent leur pays ». Après le tournant sécurité, ce refrain anti-système ne déplaira pas aux électeurs d’extrême droite dans le cœur desquels ce nouveau Nicolas Sarkozy retrouve une place : de 31,90% de sympathisants FN favorable au président en août, la cote de popularité atteint dans un sondage Ipsos pour Le Point 52,4% de satisfait.

Lellouche : arme de provocation massive

Dans ce discours de reconquête des marges droitières, Pierre Lellouche pourrait aussi jouer un rôle. Depuis son entrée en poste, il s’est fait remarquer pour son habileté à alterner sorties fracassantes et discours policé : homme de confiance du président de la République, beaucoup de journalistes ont constaté, au fil des voyages à l’étranger avec le secrétaire d’État, des déclarations sans équivoque sur la Turquie ou d’autres sujets sensibles que ses discours « officiels » contredisaient totalement. Pour preuve, Viviane Reding a pris le temps et l’énergie de reprocher ses manières lors des discussions à Bruxelles sur la question des Roms, chose rare. Lellouche avait déclaré à la presse que la France n’était « pas à l’école » et ne méritait, à ce titre pas de « leçons » de la commission. À ceci près que le livre de leçons a été validé par Nicolas Sarkozy fin 2008.

Une hypocrisie que ne réprouve en rien le président de la République. Au contraire : dans les services du ministère des Affaires étrangères, le nom du secrétaire d’État circule comme le candidat le plus sérieux à la tête du Quai d’Orsay dans le prochain gouvernement. Il serait certainement plus dans le ton du chef de l’État, qui vient d’inviter Viviane Reding à accueillir les Roms au Luxembourg (son pays d’origine), que le translucide Bernard Kouchner. Tant qu’à foncer vers 2012 en serrant à droite, autant bien choisir son klaxon.

Crédits photo CC FlickR Digger Digger Dogstar

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Un recruteur aux méthodes de Big Brother http://owni.fr/2010/05/07/un-recruteur-big-brother/ http://owni.fr/2010/05/07/un-recruteur-big-brother/#comments Fri, 07 May 2010 09:23:40 +0000 Jean Marc Manach http://owni.fr/?p=14774

Pour fêter les dix ans des Big Brother Awards, la soucoupe a proposé à Jean-Marc Manach (Bug Brother sur LeMonde.fr, et manhack sur Twitter), l’un de ses organisateurs, de revenir un peu plus en détail sur certains des candidats nominés cette année. En l’espèce, le recruteur aux méthodes de Big Brother a été recalé de la compétition : c’eût été lui faire trop de publicité…

Ces questions ne sont pas issues du tristement célèbre test de personnalité de l’”église” de scientologie, mais d’un questionnaire envoyé par un recruteur à un chômeur qui lui avait écrit pour postuler. En 2009, une société française proposait aux recruteurs d’utiliser un détecteur de mensonges afin de les aider à identifier les bons éléments (ou plutôt les mauvais). Le “Test d’Analyse et d’Orientation” (TAO), dont sont issus les intertitres de cet article, est quant à lui en service depuis 1999.

Éprouvez-vous de grands sentiments de pitié à la vue de malheureux ? Connaissez-vous quelqu’un qui vous déteste ? Détestez-vous quelqu’un ? Est-ce que votre entourage vous considère comme dépensier ? Vous arrive-t-il de vous laisser aller à des “folies” dépassant votre budget ? Etes-vous en bons termes avec votre famille ? Vous considérez-vous comme susceptible concernant certains aspects de votre vie ?

Le cabinet RI3E Consultant, aujourd’hui fermé, se donnait pour rôlede trouver le candidat qui doit être en parfaite osmose avec l’entreprise et le poste à pouvoir : le potentiel humain est aujourd’hui l’atout majeur dans le défi économique imposé à l’entreprise : nous sommes avant tout des conseillers de l’entreprise avec laquelle nous instaurons de réelles relations de confiance“.

Etes-vous irrité par le bruit que peuvent faire des enfants, des voitures, des rires ? Avez-vous un ou des animaux ? Vous arrive-t-il de vous mettre en colère ? Regrettez-vous parfois des choses que vous avez faites ? Vous reproche-t-on d’être trop bavard(e) ? Avez-vous l’impression que l’on abuse de votre gentillesse ? Vous rongez-vous les ongles ? Vous endormez-vous fréquemment devant la télévision ?

Pour cela, RI3E Consultants a conçu toute une méthodologie, basée sur un diagnostic informatique qui permet d’établir “la définition du profil général du candidat, la personnalité et le type de comportement que doit avoir le candidat pour s’intégrer à l’entreprise“, et même la “société concurrente le candidat doit être issu

“.

Pouvez-vous écouter quelqu’un parler pendant longtemps sans que cela vous gêne ou vous agace ? Seriez-vous plutôt intransigeant qu’indulgent avec des subordonnés ? Acceptez-vous facilement l’autorité d’un supérieur ? Acceptez-vous facilement les ordres ? Affirmez-vous toujours vos convictions même contre l’avis de tous ? Contestez-vous un ordre venant d’un supérieur, si vous pensez qu’il est illogique ou contraire à la bonne marche de l’entreprise ?

En terme de management, RI3E Consultants rappelle que “l’entreprise n’a qu’une seule et véritable ressource : Ses Hommes“, et souligne dès lors que “l’adhésion de tous les collaborateurs de l’entreprise dépend donc étroitement de l’aptitude des managers à pratiquer sur eux une influence positive et constructive“.

Aimez-vous vous lever tôt le matin ? Si l’on aime son travail, peut-on se passer de vacances ? Vivez-vous facilement les situations stressantes ? Pensez-vous que la vérité est toujours bonne à dire ? Vous arrive-t-il de tricher pour ne pas perdre ? Pour atteindre vos buts, utilisez-vous tous les moyens disponibles ?

Le coaching fait bien évidemment partie du portefeuile de compétences de RI3E Consultants, qui tient à préciser que “l’action de l’accompagnateur est de poser les questions qui permettront à l’accompagné d’identifier ses propres contradictions et de les solutionner. Il ne s’agit pas d’anticiper sur les actions de l’accompagné pour lui fournir des solutions : tout est mis en œuvre pour lui permettre de trouver et de développer ses propres réponses.

Etes-vous quelqu’un que l’on apprécie ? Avez-vous peur d’être mal jugé ? Vous arrive-t-il de faire des erreurs ? Vous remettez-vous parfois en question ? D’une manière générale, faites-vous confiance aux autres ? Etes-vous actuellement en relation avec une personne qui vous dénigre ? Pensez-vous que les relations professionnelles puissent devenir des relations amicales ?

“Les gens sont libres de répondre, ou pas”

Jean-Marc Lainé a créé le “Test d’Analyse et d’Orientation” (TAO) fin 1999, “lorsque le métier de recruteur vivait sa meilleure époque de succès et était très sollicité. Les recrutements s’enchainaient et se devaient donc (d’être) efficaces. Celui-ci m’a permis de créer des sélections rapides à des fins de métiers orientés à la communication“.

Contacté par e-mail, Jean-Marc Lainé, qui se présente aujourd’hui sous l’intitulé “RH Sélection“, a bien voulu répondre à quelques questions :

En quoi ces questions, qui relèvent moins des compétences professionnelles que de la vie privée, vous permettent-elles de répondre aux demandes des employeurs ?

Jean Marc Lainé : “il est important que vous sachiez que les personnes sont libres de répondre ou pas. Le TAO n’est pas un outil de sélection à proprement dit, c’est une passerelle entre le CV, la lettre de motivation et le candidat lors du premier entretien téléphonique : une analyse de test ne peut jamais être ferme et définitive car le facteur repose sur l’état émotionnel de la personne au moment du test”.

Pour information, ce ne sont pas les réponses aux questions qui sont analysées. Après saisies des réponses, le résultat obtenu apparait sur une seule et même page sous forme de ratio et de graphiques répondant aux critères ci-dessous :

> Personnalité : introvertie ou extravertie.

> Sens de l’écoute (écoute active ou entendre)

> Communication (verbale et non-verbale)

> Rigueur (fibre commerciale, organisation dans le travail, l’autonomie dans le travail, l’esprit d’équipe dans le travail, la responsabilité, stabilité et le passage à l’action)

Comment réagissent ceux à qui vous faites parvenir ce questionnaire, et qu’en disent vos clients, employeurs ?

Jean Marc Lainé : Sincèrement, les personnes qui effectuent et réalisent le questionnaire sont très souvent agréablement surprises de l’aide apportée quant à l’orientation. Quant à mes clients, ils sont satisfaits des résultats obtenus lors de recrutement dans lesquels cette « passerelle » joue un rôle. De plus, seuls les candidats en phase de sélection les préoccupent et je ne communique en aucun cas les résultats du test. Au fil du temps, j’ai pu constater que grâce à l’ensemble de ma méthodologie, une synergie et une dynamique naissait entre mon client et le candidat recruté.

Un questionnaire illégal

Le chômeur qui m’a transmis le questionnaire n’est pas tout à fait du même avis : “J’ai déjà eu en entretien des questions déplacées, vulgaires, stupides, mais là c’est le champion du monde ! Car si les choses démarrent ainsi, le recrutement, s’il existe vraiment, part sur de mauvaises bases. J’ai signalé ce fait au Pôle emploi, à mon interlocuteur qui “me piste” chaque mois, car il me semble qu’il y a aussi à leur niveau une “obligation” de vérifier, ou du moins être attentif au sérieux de leur interlocuteur-entreprise. Mais je n’ai reçu aucune réponse.

Etes-vous pour la peine de mort ? Pensez-vous qu’il faille calmer les enfants hyperactifs ? Pensez-vous que les lois soient trop laxistes ? Pensez-vous que la France soit un pays privilégié en ce qui concerne la protection sociale ? Pensez-vous que d’une manière générale, les artistes ne sont pas des gens sérieux ? Pensez-vous qu’une guerre ferait repartir l’économie ? Pensez-vous que l’on cache beaucoup de choses aux gens ? Pensez-vous que les journalistes sont en général libres et objectifs dans leurs articles ?

Dans sa fiche pratique consacrée aux données qui peuvent (ou pas) être collectées à l’occasion d’un recrutement, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), rappelle, de son côté, que “les informations demandées sous quelque forme que ce soit, au candidat à un emploi ont pour finalité d’apprécier sa capacité à occuper l’emploi proposé. Elles doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l’emploi proposé ou avec l’évaluation des aptitudes professionnelles du candidat” :

Il est interdit de collecter et de conserver des données personnelles qui, directement ou indirectement, font apparaître les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses ou les appartenances syndicales, les informations relatives à la santé ou à la vie sexuelle des personnes. L’accord exprès exigé par la loi qui doit être recueilli par écrit ne saurait, à lui seul, justifier la collecte de telles données si ces dernières sont dépourvues de lien direct et nécessaire avec l’emploi proposé. Aussi de telles informations ne peuvent-elles être collectées que, dans certains cas, lorsqu’elles sont dûment justifiées par la spécificité du poste à pourvoir.

A compétence égale, qui représente 800 professionnels du recrutement, s’est ainsi engagé à lutter contre la discrimination, pour l’égalité des chances, invitant les recruteurs à ne pas consulter les profils Facebook, blogs et autres données relatives à la vie privée de celles et ceux qu’ils s’apprêtent à recruter. Une initiative à souligner.

Les intertitres sont donc issus du TAO. L’illustration, de l’album Les policiers – tome 3, de Jean-Marc Lainé, éditeur de comics, traducteur, conférencier et scénariste de BD, qui n’a rien à voir avec Jean-Marc Lainé recruteur… mais l’illustration était trop tentante pour être écartée. Voir aussi :

800 000 salariés et chômeurs passés au détecteur de mensonge

Futurs fonctionnaires, ou potentiels terroristes ?

Vos photos sont-elles pédo-pornographiques ?

EDVIGE servira à recruter… et licencier

Recruteurs, ou Big Brother ?

Illustration CC Flickr Thomas Hawk

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