OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Le tueur en série, la DGSE et les Talibans http://owni.fr/2012/09/05/le-tueur-en-serie-la-dgse-et-les-talibans/ http://owni.fr/2012/09/05/le-tueur-en-serie-la-dgse-et-les-talibans/#comments Wed, 05 Sep 2012 17:19:13 +0000 Guillaume Dasquié http://owni.fr/?p=119337

Charles Sobhraj, alias “Le Serpent” : vedette des séries estivales consacrées aux grands criminels. Officiellement, c’est un tueur en série de nationalité française et d’origine vietnamienne ayant sévi en Inde dans les années 80.

Et enfermé depuis 2003 dans une prison du Népal, pays où de fins limiers l’ont interpellé pour un énième assassinat dont les détails nous échappent à la lecture de son parcours, tel que le décrit L’Express, au mois d’août, ou comme le raconte France Info dans son feuilleton Histoires criminelles. Les jugements et les preuves en relation avec son incarcération à Katmandou manquent dans les différentes sagas. Mais qu’importe sa culpabilité véritable.

Bollywood

L’homme est déjà entré dans cet étrange Panthéon réservé aux pires salopards qui incarnent le mieux les côtés sombres de notre petit monde. Au printemps dernier, des producteurs de Bollywood en Inde ont annoncé le lancement d’une superproduction retraçant les méfaits et surtout les évasions de Charles Sobhraj à travers le sous-continent, en particulier celle de la prison de Tihar, en 1986 – demeurée célèbre dans les annales de la police locale. La vedette du cinéma indien Saif Ali Khan tiendra le rôle du criminel présumé.

La trajectoire de Charles Gurmurkh Sobhraj, né le 6 avril 1944 à Saigon – alors colonie française – emprunte des chemins pourtant bien plus étranges, plus complexes aussi, que ceux montrés par ces scénaristes ou dans les multiples récits livrés par la chronique criminelle. Ainsi, comme nous pouvons le détailler, divers documents des services secrets français, méconnus jusqu’à présent, lui sont consacrés. Non pas en raison de ses escroqueries ou de ses meurtres présumés.

L’intérêt qu’il suscite se situe à un niveau plus stratégique. Il s’explique par le rôle que lui prêtent les agents de la DGSE dans des transactions illicites de matériels d’armement financées au début des années 2000 par deux importants narcotrafiquants afghans. Là, dans ces pages couvertes par le secret défense, le portrait du tueur en série un peu maniaque disparaît au profit de celui d’intermédiaire en relation avec des personnalités des services secrets pakistanais de l’Inter Services Intelligence (ISI).

Un homme qui se balade à travers l’Asie centrale en se prévalant lors de certaines rencontres, semble-t-il, d’une relation de confiance avec des dignitaires Talibans. Et qui fréquente quelques professionnels du cinéma français lui permettant d’utiliser des cartes de visites et des noms de société inspirant confiance. Une toute autre histoire. Une note de la DGSE que nous publions plus bas affirme ainsi :

Au cours du printemps 2001, Charles Sobhraj a repris contact avec le courtier non autorisé en armement Philippe Seghetti afin de se procurer des mini-réacteurs de type R-36 TRDD-50 de conception russe. Cette demande lui aurait été adressée par deux intermédiaires pakistanais de l’Inter Service Intelligence (ISI). Par ailleurs, Charles Sobhraj, souhaitant se procurer de la drogue en paiement des équipements livrés, le financement de cette transaction pourrait être assuré par des ressortissants afghans agissant dans le domaine des narcotiques, MM. Hâdji Abdul Bari et Hâdji Bachar.
Charles Sobhraj, qui a probablement été évincé de cette transaction, continue de soutenir les Talibans. En effet, ces derniers l’ont invité à se rendre dans la région de Peshawar (Pakistan) pour effectuer des transactions. Le laissez-passer devra être rédigé au nom de la société française Victor Productions, derrière laquelle M. Sobhraj abrite ses intérêts commerciaux.

Sobhraj DGSE

Nous avons retrouvé la trace de Victor Productions, à Londres, au 18 Wigmore Street. La société ne paraît plus active mais elle a été enregistrée par un producteur français, François Enginger. Celui-ci apparaît notamment au générique de la saison 2 d’Engrenages, la série vedette de Canal Plus, cuvée 2008. Nous avons contacté la société Son & Lumière, une quasi institution dans les milieux du cinéma français, qui a produit les différentes saisons d’Engrenages. Nos interlocuteurs nous ont répondu qu’ils ne connaissaient pas François Enginger et qu’ils ne voulaient pas nous parler.

Pas plus de chance avec Philippe Seghetti, nous n’avons obtenu aucune réponse aux sollicitations envoyées pour entrer en contact avec lui. Et aucun élément matériel ne nous permet de corroborer les soupçons que nourrissent les services secrets à son encontre. Selon nos informations, cet homme d’affaires est intervenu à plusieurs reprises sur les marchés de la sécurité en Afrique, notamment en République démocratique du Congo.

Armement

La Lettre du Continent, spécialisée sur les réseaux de la Françafrique, mentionne l’existence d’un partenariat entre Philippe Seghetti et une structure appartenant aujourd’hui à la Sofema, une entreprise spécialisée dans l’accompagnement des contrats d’armement pour le compte des industriels français de la défense.

Les mini-réacteurs de type TRDD-50 qui intéressent la DGSE dans sa note sont produits à une échelle importante en Russie, en particulier dans les ateliers de la société OJSC, basée à Omsk et spécialisée dans la fabrication de moteurs et de systèmes de propulsion pour l’aéronautique. Entre les mains de professionnels de l’armement, ces minis-réacteurs peuvent servir au développement de missiles de croisière – à l’image du missile chinois HN-2 – ou servir à construire des drones artisanaux.

La note de la DGSE, rédigée début 2002, quelques mois avant l’arrestation de Charles Sobhraj au Népal, précise que ses commanditaires pakistanais ont pris contact avec la société géorgienne Indo-Georgia International, également en mesure de produire les fameux mini-réacteurs TRDD-50.

À la même époque, cette entreprise apparaît impliquée dans d’importantes livraisons d’armes de guerre aux indépendantistes en Tchéchénie ; que soutenaient l’Arabie Saoudite, le Pakistan et les réseaux Talibans. Une constante, de nos jours encore, les séparatistes ouzbeks et tchétchènes s’entraînent et combattent en Afghanistan.

Dans ce contexte, le 13 septembre 2003, tandis qu’il était domicilié en France en toute légalité (malgré un passé judiciaire chargé), Charles Sobhraj effectue un voyage au Népal pour affaires. Avec un visa en bonne et due forme délivré par le consulat du Népal à Paris. Il n’en repartira jamais. Ce jour-là, il est interpellé par la police de Katmandou dans le cadre d’un contrôle d’identité. Et après une vingtaine de jours de détention, de manière plutôt surprenante, il est inculpé pour un assassinat crapuleux commis au mois de décembre 1975.

L’accusation repose principalement sur les photocopies de deux cartes d’enregistrement dans un hôtel réservé aux étrangers, remontant à décembre 1975 et qui désigneraient Sobhraj. Près d’un an après cette inculpation, et malgré des expertises mettant en cause la fiabilité de ces photocopies, et sans aucune autre preuve matérielle, la Court de Katmandou condamne Charles Sobhraj à la prison à vie, le 12 août 2004.

Preuves originales

À Paris, Maître Isabelle Coutant-Peyre, avocate hors normes, familière des dossiers difficiles, assurant la défense du terroriste Carlos, prend en charge l’affaire Charles Sobhraj, en relation avec les avocats népalais. À titre bénévole, pour des questions de principe, nous explique t-elle. Après avoir consulté le dossier de l’accusation, elle introduit un recours devant la Commission des Droits de l’Homme des Nations unies. Qui se transforme en plainte contre l’État du Népal.

Et elle gagne. Dans un avis du 27 juillet 2010, que nous reproduisons ci-dessous, la Commission des Droits de l’Homme des Nations unies condamne sans réserve l’État du Népal pour avoir violé des dispositions du droit interne népalais, et surtout pour avoir mené une procédure sans respecter les principes judiciaires les plus élémentaires, en particulier la nécessité de mener une instruction contradictoire, à charge et à décharge, d’accorder la possibilité à l’accusé d’écouter les griefs qui lui sont adressés dans une langue qu’il comprend, et de fonder les actes d’accusations sur des preuves originales et non sur quelques copies dont l’authenticité est sérieusement contestée.

Charles Sobhraj United Nations

Onze ans après son arrestation, Charles Sobhraj dort toujours dans une prison népalaise. Son casier judiciaire chargé, sous d’autres juridictions, revient parfois comme un ultime argument pour tenter de cautionner une condamnation vide de raison juridique. Mais peut-être pas de raison d’État. Le 25 octobre 2010, le chef de cabinet de l’Élysée, Guillaume Lambert a rédigé une lettre – que nous avons pu consulter – dans laquelle il exprime toute l’empathie de l’État français pour le cas Sobhraj. Sans vraiment convaincre.


Serpents par Caravsanglet et ggalice sous licences Creative Commons via Flickr

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[Vidéo] Les sciences dans les fictions télévisées http://owni.fr/2011/06/08/video-les-sciences-dans-les-fictions-televisees/ http://owni.fr/2011/06/08/video-les-sciences-dans-les-fictions-televisees/#comments Wed, 08 Jun 2011 12:54:14 +0000 13minutes http://owni.fr/?p=35104 Il était une fois une époque où les scientifiques apparaissaient dans les séries et les fictions télévisées seulement habillés en policier ou en docteur. Depuis quelques années, entre Les Simpsons et The Big Bang Theory, toutes sortes de thèmes liés aux sciences peuplent nos écrans. Non seulement là où on les attendait – dans les documentaires, dans les émissions pédagogiques – mais aussi dans les séries ultra-pop. Est-ce bien ou mal ? Mais surtout : pourquoi ?

Après avoir parcouru presque tous les métiers liés à la médiation et à la vulgarisation scientifique, Matteo Merzagora est aujourd’hui directeur scientifique du groupe Traces et directeur de la programmation à l’Espace Pierre-Gilles de Gennes.

Cliquer ici pour voir la vidéo.


Vidéo initialement publiée sur le site de l’Université Paris Diderot sous le titre “Qui veut la peau de Sheldon Cooper ?

Photo Flickr CC PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales par ntr23.

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Les sous-titreurs de l’ombre http://owni.fr/2010/06/19/les-sous-titreurs-de-lombre/ http://owni.fr/2010/06/19/les-sous-titreurs-de-lombre/#comments Sat, 19 Jun 2010 15:13:47 +0000 Alexandre Pouchard http://owni.fr/?p=19410 Le Net foisonne de sites de « fansub » (ou « fansubbing ») et de « scantrad ». Les premiers vous permettent de trouver gratuitement les sous-titres de votre série télévisée préférée. Sur les seconds, les lecteurs de mangas trouvent et traduisent des chapitres voire des livres entiers, à peine édités au Japon et introuvables en France.

Derrière chaque fichier se cachent plusieurs personnes qui y consacrent bénévolement des heures et des heures avant de le mettre en ligne.

Ils ont généralement entre 15 et 30 ans. Certains commencent dès l’âge de 13 ans, d’autres ont jusqu’à… 60 ans. Ils sont étudiants, actifs, chômeurs. Ils viennent de Lille, Paris, Toulouse, Rennes, sont parfois expatriés. Il y a autant d’hommes que de femmes. Leur point commun : ce sont des passionnés.

Les plus connus sont les « fansubbers » (contraction de « fan » et « subtitle », « sous-titre » en anglais). Grands consommateurs de séries télévisées, c’est souvent la pratique de l’anglais qui les a convaincus de se lancer. Ils affirment que le sous-titrage les a aidés à progresser.

C’est le cas de Benjamin, étudiant en biochimie de 22 ans. L’air timide, il a déjà plus de cinq ans d’expérience dans le fansub :

« J’étais au lycée, je regardais déjà des séries et j’ai voulu faire mon propre sous-titrage. C’était très amateur, avec un simple fichier texte. J’ai commencé à sous-titrer la série “ Kyle XY ” tout seul, mais cela représentait une telle charge de travail que je me suis rapidement joint à d’autres personnes ! »

Entre les teams de fansubbers, c’est la guerre

La plupart des fansubbers font partie d’une ou plusieurs « teams ». Celles-ci peuvent rassembler plus d’une dizaine de personnes autour de différentes séries. Damien, 24 ans, est le chef d’une d’elles. Il décrit la machine, parfaitement huilée :

« Nous récupérons d’abord un script en version originale, issu du télétexte américain. Pour un épisode de 42 minutes, quatre personnes vont ensuite synchroniser chacune une partie, afin que les répliques affichées à l’écran collent au temps de parole des acteurs.

Les traducteurs prennent ensuite le relais, puis les relecteurs pour corriger les éventuelles fautes et reformuler les expressions maladroites. »

Moins de 24 heures après la diffusion de l’épisode dans le pays d’origine, le sous-titre est généralement disponible en français. L’attente est grande : sur certains sites, les téléchargements de ces fichiers dépassent régulièrement les 30 000 par épisode pour des séries comme « Lost » ou « How I Met Your Mother ». Sachant que les internautes vont sur différents sites, ce nombre est très vite multiplié.

La profusion de teams et de sites est un autre aspect du fansub avec, en conséquence, des doublons entre séries. Mélanie, 23 ans, dénonce un esprit de compétition où chacun défend son sous-titre :

« C’est un monde assez cruel, car chacun va descendre les sous-titres de la team d’à côté alors qu’ils ne sont pas forcément mauvais. Une coordination serait idéale mais me paraît impossible. »

Une bataille féroce oppose les partisans du « fastsub », qui privilégient la rapidité de la diffusion avec une qualité parfois moindre, et ceux qui prônent les sous-titres dits de « qualité professionnelle », quitte à prendre quelques jours supplémentaires avant de mettre en ligne leurs produits.

Les amateurs de scantrad (contraction de « scanner » et « traduire ») sont, eux, parvenus à coordonner leurs traductions de mangas japonais. Maxime, 22 ans et leader d’une team, se félicite de cette avancée :

« Cela a longtemps été anarchique. Maintenant, un forum réunit les chefs de teams et il y a beaucoup moins de doublons. »

Les scantraders sont généralement plus jeunes que les fansubbers, avec une majorité de moins de 20 ans. Mais ils ne sont pas moins organisés, puisque chacun a son rôle, depuis le « cleaning » (qui consiste à effacer le contenu des bulles du manga) jusqu’à l’« editing » (placer les phrases en français dans leurs emplacements respectifs) en passant, bien sûr, par la phase de traduction.

Ils sont conscients d’être hors-la-loi

Si elles sont très développées sur Internet, les pratiques du fansub et du scantrad sont pourtant illégales. Le code de la propriété intellectuelle assimile explicitement la traduction d’une œuvre sans l’accord de l’auteur à de la contrefaçon.

Les fansubbers et scantraders risquent donc, en principe, jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende, sans compter d’éventuels dommages et intérêts.

Ils sont conscients d’être hors-la-loi mais mettent en avant la « nécessité » de la version originale face aux séries doublées en français. Et surtout, ils refusent d’attendre plusieurs mois avant de voir arriver la série ou le manga en France.

Or, selon Pierre-Yves Gautier, professeur de droit des contrats, de la propriété intellectuelle et d’Internet à l’université Paris II Panthéon-Assas, le problème est surtout que ces pratiques désorganisent le circuit commercial :

« Il y a une chronologie à respecter, dans l’intérêt de tous. Si la série télévisée arrive immédiatement en France après la diffusion aux Etats-Unis, le circuit est cassé : le distributeur-importateur achètera moins cher une série ou un manga dévalué, à supposer même qu’il l’achète. D’un autre côté, il est nécessaire d’accroître l’offre légale. La vidéo à la demande (VOD) est un bon compromis. Mais il faut la rendre plus attrayante en baissant les prix. »

Fansubbers et scantraders accusés de « tuer » les séries télé

Ces passionnés sont ainsi régulièrement accusés de « tuer » leurs séries préférées. Julien, 23 ans, est administrateur d’un site. Il concède que ses relations avec les sociétés de production sont compliquées :

« Elles nous ont déjà forcés à retirer certains sous-titres. Mais nous participons aussi au succès de leurs séries. De nombreuses personnes ayant “consommé” des épisodes avec nos sous-titres iront au final acheter les coffrets à leur sortie. »

Caroline, 19 ans, réfute l’idée selon laquelle sa passion serait une menace pour les productions :

« La survie des séries américaines ou anglaises dépend de l’audience qu’elles font dans ces pays. De plus, les plus téléchargées sont celles qui font également le plus d’audience à la télévision. »

Les scantraders, eux, justifient leur pratique par le fait qu’elle permet de découvrir des mangas qu’on ne verra jamais en France. Maxime explique la règle que sa team s’efforce de respecter :

« Dès qu’un éditeur français prend la licence d’un manga que nous sommes en train de traduire, nous arrêtons immédiatement. Pour les autres, il y a certes toujours les éditeurs japonais, mais dans les faits il n’y a aucune poursuite, c’est toléré. »

La loi création et Internet, qui a institué Hadopi pour lutter contre le téléchargement illégal, ne prévoit aucune disposition spécifique à l’encontre du fansub et du scantrad. Les passionnés hors-la-loi sont encore relativement tranquilles.

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Billet originellement publié sur Rue89, sous le titre “Le fansub, sous-titrage des séries télé par passion“.

Crédits Photo CC Flickr : Georgia B, Niecieden, Dhammza.

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L’âge d’or des séries http://owni.fr/2010/01/09/lage-dor-des-series/ http://owni.fr/2010/01/09/lage-dor-des-series/#comments Sat, 09 Jan 2010 17:52:10 +0000 Guillaume Ledit http://owni.fr/?p=6832 Nous sommes entrés depuis une dizaine d’années dans l’âge d’or des séries. Ce format télévisuel a en effet connu un essor qualitatif important au cours de la période, à commencer par des ovnis comme Twin Peaks et des séries à succès comme X-Files.

Malheureusement, l’une des formes que la série télé peut prendre, les sitcoms, a pendant un moment pollué le marché.

Les sitcoms ont tout de même préparé l’arrivée de la grosse artillerie : les feuilletons, dont la particularité est qu’  ”il faut théoriquement suivre l’intégralité des épisodes, dans l’ordre chronologique, pour comprendre l’intrigue, chaque épisode étant la suite du précédent” (citation issue de l’article “Série télévisée” sur wikipedia).

Les chaînes de télé n’hésitent plus aujourd’hui à prendre des risques, tant créatifs que financiers, pour monter des projets aussi divers que 24, Flight of The Conchords, Breaking BadLost, Entourage, Heroes, Madmen , Weeds ou encore Arrested Development (il en existe tant d’autres …)

Dans l’agrégateur des membres de la soucoupe sont passés cette semaine deux articles qui traitent de ce phénomène, vidéos à l’appui.

La vidéo que vous pouvez voir en page d’accueil à été partagée par Vinvin, qui en apprécie particulièrement le  “beau travail de montage et d’écriture…”

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Geoffrey Dorne à quant à lui publié une vidéo qui présente l’utilisation (abusive?) du fond vert dans les séries américaines.”

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Et si vous vous interrogez encore sur l’importance qu’ont pu prendre les séries, les équipes d’Obama, elles, ne se posent plus la question /-)

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Les web-fictions carburent à l’humour http://owni.fr/2009/10/22/les-web-fictions-carburent-a-lhumour/ http://owni.fr/2009/10/22/les-web-fictions-carburent-a-lhumour/#comments Thu, 22 Oct 2009 08:06:46 +0000 Olivier Zilbertin http://owni.fr/?p=4800 le-rireIl est parfois subtil, souvent carrément potache. Il a de l’esprit, il peut être de second degré, ou bien rester au ras des pâquerettes. Il arrive aussi qu’il soit très noir ou bien grinçant. Il n’a pas honte de se montrer gras, et il est loin d’être toujours de bon goût. Mais quelles que soient sa nature et sa forme, c’est un fait : l’humour est l’un des principaux piliers d’Internet. Pour preuve, « la catégorie Comédie et humour est la deuxième la plus fréquentée, après celle consacrée à la musique », constate Martin Rogard, le directeur de Dailymotion, la plate-forme d’échange de vidéos. Au total, le rire représenterait ainsi 20 % de l’audience du site. Et serait du coup le meilleur sésame pour la notoriété.

DU BLOG À LA TÉLÉVISION

Ils sont quelques-uns, en effet, à avoir profité de la formidable caisse de résonnance du rire sur la Toile pour se tailler leur part plus ou moins grande de succès. De la « Chanson du dimanche » à Zazon, des détournements de Mozinor aux provocations de Rémy Gaillard, en passant par les tubes du chanteur Kamini, ce ne sont pas les occasions de rire qui manquent. Sans parler, bien sûr, des célèbres « Têtes à claques » québécoises, nées sur un blog personnel, devenues aujourd’hui en quelque sorte des stars internationales, à la télé et sur téléphone mobile également.

Actuellement, en France, c’est le « Comité de la claque », ses fausses pubs, fausses séries, fausses bandes annonces, ses parodies en tout genre, qui cartonnent sur le Web. Avec plus de 2 millions de spectateurs en quelques semaines, la fine équipe vient de signer avec le studio MGM. Les Web-séries n’échappent évidemment pas à la règle. En ce moment, la saison 3 de « DRH, la vie de bureau de Nicolas Berthier » fait se gondoler les internautes. Au palmarès du dernier Festival de la fiction de La Rochelle, c’est la très humoristique « Histoire racontée par des chaussettes », de Dedo et Yacine, qui a succédé au palmarès de la catégorie Web à la comique « P’tite couronne », de Maxime Potherat.humour1

Sur le Web, on a beaucoup ri aussi aux succulentes et parodiques leçons de cinéma de « La séance de Sergueï », filmée par Simon Dronet, aux désordres amoureux des trois colocataires « Antoine, Bibi et Casimir », de François Chabert et Laurent Jeanne et, évidemment, aux affres de la création de « Putain de série », réalisée par Julius Berg et produite par Stéphane Drouet et Matthieu Viala de Making Prod.

Reviennent aussi en mémoire les très noirs et fascinants « Petits suicides de M. Raoul », de Najar et Perrot, ou les prestations, sombres elles aussi, de Tom Novembre pour les abonnés de Club-Internet dans « Soyez prudents », récits, par un médecin légiste, de morts absurdes tirées de faits réels. La liste serait presque sans fin. Le Web et le rire étaient faits pour s’entendre. Ils font d’ailleurs bon ménage depuis l’origine, et les premières blagues envoyées lors des premiers échanges de courriels…

Formats courts, percutants, que l’on partage facilement en quelques clics. « L’humour est plus facile en termes de production », estime Martin Rogard. « Oui, mais faire rire est plus difficile », répond Julien Pichard, l’un des trois auteurs réalisateurs de « Hello Geekette », une Web-série humoristique qui met aux prises Valérie, une charmante geekette (fan de technologies et de mangas), à son colocataire Greg, un rien bobo (830 000 visiteurs en 14 mois).

DES COMÉDIENS PAYÉS EN REPAS

« On fait de l’humour parce qu’on aime ça tout simplement », explique Julien Pichard. « Pour se faire remarquer sur Internet, il faut soit faire du drôle, soit faire du choquant, estime, de son coté, Simon Dronet, l’auteur des petites leçons de cinéma de Sergueï. Cela peut aussi devenir déprimant de se fatiguer à vouloir faire de l’humour de qualité, d’écrire des scénarios, et de constater que la vidéo amateur d’un chat qui se cogne à une porte fait dix fois plus de visionnages. L’humour, c’est un moyen efficace pour se faire connaître. Je ne renie rien, mais je ne fais pas que ça non plus ».

Avec L’Homme en rose, conte poétique destiné aux musées, qu’il est en train de réaliser, Maxime Potherat, doublement primé à La Rochelle, tournera lui aussi, au moins provisoirement, la page de la série humoristique. « Est-ce que cela marchera ? », s’inquiète le réalisateur de la très comique « Vie des animaux selon les hommes » diffusée sur France 5.

Le passage du Web à la télé n’est en tout cas pas toujours une envie, et surtout pas une évidence. « Putain de série », comédie très réussie, se moquait-elle trop de la télé pour que celle-ci lui ouvre ses antennes ? « Les chaînes veulent l’exclusivité de la diffusion sur tous les supports », explique un de ses producteurs, Stéphane Drouet. « Et donc ne veulent pas la laisser sur Internet. Ce n’est pas l’esprit de la série. » Les dix premiers épisodes sont toujours sur le Web et les dix suivants, déjà écrits, pourraient les rejoindre. « L’économie de lafiction sur le Web, ce n’est pas encore ça », regrette le producteur.

Les réalisateurs de « Hello geekette » font la cuisine à leurs comédiens pour tout salaire. Les auteurs de « Antoine, Bibi et Casimir » avaient vendu leur maison pour pouvoir tourner la saison 1 des aventures du trio. Eux aussi ont frappé à la porte de nombreuses chaînes de télévision. Là encore, ils ont pu constater que la grande liberté du Web, vantée par tous les réalisateurs en ligne, n’avait pas cours sur le petit écran : choix des comédiens, réécriture des textes, langage policé, formatage…

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Finalement, nos trois colocataires ont trouvé refuge auprès des « Brèves de Marseille », Web-série en ligne sur le site du quotidien La Provence et qui serait prêt à produire la saison 2 . « Si on choisit de faire de l’humour, confie Julien Pichard,l’un des réalisateurs de « Hello geekette », ce n’est peut-être, au fond, que pour une seule raison : être aimé !».

> Article initialement publié par Le Monde puis sur http://blogoz.fr

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